Pour certains cette histoire n’a rien d’inédit, ça m’arrive à peu près à chaque fois que je voyage quelque part… comme la fois où j’ai passé une nuit à errer dans Berlin, ou bien dans Tananarive où je ne trouvais pas de taxi pour rentrer à la maison. Ainsi, je me suis perdu vendredi soir dans Battambang. J’étais sensé aller dans la « Pizza House » de Battambang avec 2 volontaires. Nous avons pris chacun un « moto dop » (le moyen ordinaire de se déplacer en ville au Cambodge, à l’arrière d’un scooter ou bien d’une moto). Je suis tombé sur un chauffeur moyennement honnête, qui en plus de cela, a accepté de me conduire, mais sans savoir où c’était. Il a perdu de vue les 2 autres motos, et 15 minutes plus tard, il s’arrête et me fait comprendre qu’on était arrivé. Je refuse de descendre et lui fait comprendre à mon tour que je ne descendrai pas tant qu’on ne serait pas arrivé à destination. Manque de chance j’ai perdu mon téléphone et ne peux appeler personne.
On a fait alors 3 fois le tour de la ville, il ne voulait pas demander son chemin et au bout d’une demi heure à tourner en rond, j’étais excédé car je ne voyais pas à quoi cela allait nous mener. Il revient alors l’endroit où on a commencé à se perdre, et d’un commun accord nous décidons d’arrêter ce manège. Il me paraissait normal de ne rien payer du tout, comme j’avais perdu mes amis, mon chemin et flingué ma soirée. Néanmoins, je décide de moi-même de lui payer le prix convenu à l’origine. En effet, il avait du vider son réservoir, ça peut arriver à tout le monde de faire des erreurs, et il se sentait sans doute autant en galère que moi.
Je précise, que pour apporter un peu de piment à l’histoire, naturellement, il ne parle pas un mot d’anglais et moi de khmer.
C’est alors qu’il refuse les 2000 riels de la course. Des témoins anglophones viennent gentiment s’en mêler. D’après eux, il me réclame 10 000 riels. Parce qu’il a dépensé beaucoup d’essence et qu’ici c’est comme ça que ça se passe. Je me dis hors de question, je suis déjà bien gentil de vouloir lui donner 2000. Surenchère. Il dit aux témoins qu’il est avec moi depuis 4 heures de l’après midi pour me promener dans la région, et il réclame la totalité. Blocus complet, chacun campe sur ses positions. Je décide de partir. La témoin me propose alors de me redéposer en ville et que je donne 3000 riels. Lui n’est pas d’accord. Tant pis pour lui. Je plaide le droit à l’erreur mais ne tolère pas le recours à la malhonnêteté!
Touché par tant de gentillesse, je propose alors d’offrir un verre à mes 2 sauveurs qui me déposent en ville. Ils hésitent un peu, mais finissent par accepter. On discute, elle travaille dans une ONG, lui dans une brasserie. Ils sont vraiment très aimables, et je dois même insister pour ne pas payer mon verre avant qu’ils ne me redéposent chez moi! Je me suis dit qu’en effet il pourrait être bien de ne pas trop traîner, des fois que mes amis décident d’appeler la police...
Et bien je n’étais pas loin de la vérité. A peine arrivé, les 2 volontaires me sautent au cou. Where have you been?! Oh my godness we were so afraid that something happent to you!!! Elles avaient prévenu mes 2 élèves d’anglais qui étaient mortes d’inquiétude. Elles s’apprêtaient à prévenir Môm, la responsable des volontaires, qu’elles m’avaient perdues dans Battambang... On imagina le pire. On me demande alors un portrait robot du chauffeur. S’il retraine dans les environs de la Préfecture, il va se faire lapider, c’est sûr…
Je vous préviens, je dois aller au Viêt Nam début janvier, à Saïgon! Je mettrai une pancarte autour du cou : je m’appelle Thibaut, j’habite à Phnom Penh, merci de me ramener à la maison…
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J'ai hâte de lire tes mémoires ;-)
RépondreSupprimerA chaque nouvelle histoire, je suis ébahie mais finalement, pas si étonnée que ça!!
Ba betsaka
Mef
Il devient urgent que ton séjour se termine...
RépondreSupprimerDe toutes façons tu n'as plus le temps d'apprendre le Kmer, et j'ai grand peur que l'on te perde réélement.
Sois très sage pour le temps qu'il reste.
Merci.
Je t'embrasse.
J.Pierre :-)